À l’instar d’autres secteurs d’activité, celui de la formation connaît lui aussi sa transition digitale. En recherche de nouvelles modalités pour motiver leurs apprenants, organismes de formation, établissements de l’enseignement supérieur et entreprises sont en effet de plus en plus attirés par les promesses du Digital Learning.
En s’appuyant sur les témoignages de 400 acteurs du secteur de la formation (financeurs, OPCO, organismes de formation, universités…), le Forum des acteurs de la formation digitale (FFFOD) a publié le 24 septembre dernier une étude faisant un tout d’horizon sur le sujet.
Complète, celle-ci fait le point sur les tendances actuelles, les bonnes pratiques et les écueils à éviter, en mêlant les perspectives d’universitaires et de professionnels du secteur de la formation.
Un engouement inégal, une plus forte intégration en devenir
Globalement, les solutions proposées par le Digital Learning sont appelées à séduire un nombre d’acteurs toujours plus grand. C’est en substance, le premier constat délivré par l’étude. 71% des acteurs interrogés pensent que le digital favorise l’engagement des apprenants et 61% considèrent qu’il renforce l’apprentissage.
Mais à y regarder de plus près – et cette étude le fait -, si de nombreux acteurs considèrent le Digital Learning comme une modalité d’enseignement incontournable, son développement n’est pour l’instant pas soutenu de manière homogène par l’ensemble des acteurs du secteur de la formation.
Du côté des acteurs publics (services de l’Etat, collectivités, établissements publics…), l’étude rappelle qu’ils sont nombreux à intégrer les modalités du Digital Learning à leurs appels d’offre et que la moitié d’entre eux a déjà financé un parcours de formation 100% distanciel. La capacité des acteurs publics à accroître la part du Digital Learning sur le marché de la formation ne devrait pas s’arrêter là. Ainsi, si pour 46% des acteurs publics la part du Digital Learning reste inférieure à 20% du parcours de formation, 64% d’entre eux considèrent toutefois que cette part connaîtra une augmentation ou une très forte augmentation dans l’année à venir. Du côté des OPCO, les constats sont à peu près les mêmes. Ils sont encore même plus nombreux (76%) à anticiper une forte ou une très forte augmentation de la part que prendra le Digital Learning dans leur offre de services. Cet intérêt particulier des acteurs publics peut aussi s’expliquer par une autre information de l’étude. 94% des acteurs publics du secteur de la formation considèrent en effet que le Digital Learning leur permet de toucher de nouveaux publics.
Les entreprises quant à elles semblent plus prudentes sur le sujet. Pour 53% d’entre elles, le Digital Learning ne représente pas plus de 20% des achats de formation. Elles sont pourtant nombreuses à penser que cette part devrait augmenter dans l’année à venir. L’étude rappelle également que les grandes entreprises s’appuient de plus en plus sur le digital pour réaliser leurs propres programmes de formation, adaptés aux problématiques spécifiques qu’elles rencontrent.
Enfin, pour ce qui est des organismes de formation, un certain scepticisme semble encore de mise. Ils sont ainsi 33% à ne pas savoir en quoi le Digital Learning leur permettra de conquérir de nouveaux clients et pour 55% d’entre eux le Digital Learning ne représente aujourd’hui pas plus de 15% de leur offre de formation tout au plus. Seule une petite minorité d’organismes de formation (11%) semble avoir digitalisé son offre de formation à plus de 75% et faire du Digital Learning un élément essentiel de ses prestations.
Pourtant, à l’image des pouvoirs publics et des entreprises, une part non-négligeable des organismes de formation anticipe le développement d’une offre de formation plus fortement digitalisée.
Encore timidement intégré à l’offre de formation actuelle, le Digital Learning risquerait donc bien, au vu des résultats de l’étude, de connaître un essor particulièrement important au cours des prochains mois. Appuyées par les appels d’offre des acteurs publics et des OPCO et sollicitées par les entreprises pour assurer une meilleure personnalisation des parcours de formation, les modalités du Digital Learning répondent à de fortes attentes et ne devraient pas laisser les organismes de formation indifférents.
La nécessité d’être accompagné
L’organisation d’une action de formation s’appuyant sur le digital ne doit cependant rien laisser au hasard. De la mise en place d’une stratégie identifiant clairement les personnes cibles de la formation, en passant par la réalisation, la mise en forme, voire la scénarisation d’un contenu, jusqu’à l’intégration de celui-ci sur une plateforme LMS (Learning Management System) permettant le suivi des parcours de formation, la digitalisation exige de bout en bout une certaine rigueur.
Le respect de ces étapes, l’investissement qu’elles représentent et la nécessité d’accompagner les stagiaires tout au long de leur parcours de formation impliquent une ingénierie pédagogique bien pensée et la nomination d’un facilitateur en la présence d’un Digital Learning Manager, chargé de superviser l’ensemble du projet.
La richesse des solutions proposées par le Digital Learning pousse aussi à faire le tri et à identifier les modalités de formation digitale les plus adaptées au projet que l’on souhaite mettre en place. Plateforme d’e-learning, MOOC, Serious Games, mobile learning, simulateur immersif… la palette du Digital Learning est large et mérite que l’on s’y arrête pour trouver ce qui correspond le mieux à son organisation et à ses collaborateurs.
Selon l’étude du FFFOD, les entreprises continuent de faire confiance aux plateformes e-learning classiques pour former leurs collaborateurs, alors que les organismes de formation voient surtout la digitalisation comme un moyen d’enrichir leurs sessions en présentiel.
En termes de projection à un an, organismes de formation et entreprises se rejoignent cependant en se disant enthousiastes à l’égard de modalités de formation innovantes comme les Serious Game, la réalité virtuelle, la réalité augmentée ou encore les simulations pleine échelle. Là aussi, il faudra attendre de voir si les projections présentées dans l’étude iront au-delà des déclarations d’intention pour donner lieu, dans un avenir proche, à un nombre accru de parcours de formation usant de ces nouvelles modalités.
On notera aussi l’engouement particulier des entreprises à l’égard des SPOC (Small Private Online Course) et des COOC (Corporate Online Open Course). Véritables adaptations des MOOC (Massive Open Online Course) au monde de l’entreprise, ces modalités séduisent pour leur capacité à toucher aux réalités de l’entreprise, voire aux process même qu’elle met en œuvre au quotidien.
Le Digital Learning… à la portée de tous ?
Au vu de l’étude du FFFOD, le Digital Learning suscite l’intérêt de la majorité des acteurs du secteur de la formation. Entreprises et organismes de formation ont d’ailleurs pris l’habitude d’avoir recours à des contenus de formation digitaux, gratuits ou non, élaborés en interne ou en externe.
Popularisé au sein des entreprises grâce aux plateformes d’e-learning et auprès d’un plus large public notamment par l’intermédiaire des MOOC, le Digital Learning semble poursuivre sa démocratisation. Loin de n’être réservé qu’à une élite, l’étude du FFFOD souligne que 66% des organismes de formation interrogés utilisent le Digital Learning « dans le cadre de formations certifiantes dont 29% pour des niveaux CLEA et CAP-BEP ».
Grandes entreprises désireuses de mettre en place une ingénierie pédagogique poussée au service de collaborateurs n’ayant pas forcément les mêmes objectifs ou organismes de formation devant améliorer le suivi et l’accompagnement de leurs apprenants quel que soit leur niveau, le Digital Learning représente aujourd’hui une formidable boîte à outils ouverte à tous. Le plus important restant une fois de plus de bien analyser la situation et les besoins des apprenants.
Outil de suivi pédagogique, d’accompagnement des stagiaires, et de formation, le Digital Learning ouvre aujourd’hui de nouvelles voies d’exploration (réalité virtuelle, réalité augmentée, mobile learning…) qui seront peut-être demain considérées comme des modalités pédagogiques classiques du secteur de la formation.
Pour en savoir plus, téléchargez l’étude complète sur le site du FFFOD.