Il est facile d’ignorer les millions d’Européens qui ne disposent pas des compétences les plus basiques. L’omniprésence de la technologie et le libre accès au système éducatif au sein de l’Union Européenne n’empêchent pas pourtant 70 millions d’Européens de rencontrer des difficultés lorsqu’il s’agit d’écrire ou de compter. Pour ce qui est des compétences numériques basiques, 45% des Européens en seraient même totalement dépourvus.
Des chiffres aussi élevés représentent un désastre. Pour notre société et notre économie, une force de travail ne disposant pas de ces compétences basiques n’a que peu de chance d’être compétitive. Alors que les emplois qualifiés représentent aujourd’hui le meilleur moyen d’assurer la prospérité des entreprises et des pays européens, nous risquons de nous retrouver mal préparés aux enjeux actuels.
Une situation encore plus difficile pour les 45% de la population européenne en question. Les échanges avec les entreprises, les administrations et au sein de la société en général, se font de plus en plus par l’intermédiaire de la technologie et d’internet. Qu’il s’agisse de trouver un job, de remplir une feuille d’impôt, de s’enregistrer en tant que demandeur d’emploi, toutes ces démarches se font aujourd’hui par le biais de nos ordinateurs.
La Commission Européenne a bien relevé le problème représenté par le faible niveau de qualification des travailleurs européens en adoptant un Agenda pour des compétences nouvelles pour l’Europe.
Un des aspects les plus marquants de cette initiative réside notamment dans une « Garantie de Compétences » (renommée « Voies vers l’Amélioration des Compétences ») destinée à la population adulte européenne ne disposant pas de ces compétences de base.
Coordonnée par les gouvernements des Etats-Membres, elle donne également l’opportunité aux participants de se former en vue d’obtenir la certification de leurs compétences. Accessible aux travailleurs comme aux demandeurs d’emploi âgés de plus de 25 ans, la mesure bénéficie de financements gouvernementaux et européens (Erasmus+, Fonds Structurel Européen…).
Concrètement, elle adopte une approche se tournant vers l’évaluation des compétences existantes, avant de proposer des formations répondant aux besoins des participants, mais aussi une certification validant leurs acquis.
Bien qu’il ne s’agisse que d’une initiative parmi toutes celles figurant à l’Agenda, les « Voies vers l’Amélioration des Compétences » positionnent les compétences numériques au même niveau que les compétences de bases en matière d’écriture ou de calcul. Cela représente une première pour la Commission Européenne qui reconnaît ainsi officiellement le caractère essentiel des compétences numériques, en considération de l’importance grandissante du rôle de la technologie dans notre quotidien.